"Dans vos entendements, soyez des hommes faits." (1 Cor. 14,20)

 

Rappel

   "Dieu a établi dans l'Église premièrement des apôtres" affirme Paul dans 1 Cor. 12,28. Les apôtres, choisis par Jésus, ont donc été personnellement instruits et qualifiés pour faire comprendre la pensée de Dieu au peuple des rachetés. Eux seuls ont reçu l’Onction pour poser les bases de la Bonne Nouvelle, pour enseigner les éléments de la foi chrétienne et pour éduquer les nouveau-nés, afin qu’ils apprennent à écouter le Seigneur et à grandir en Christ.

Tout chrétien, qu’il ait vécu ou pas une grande expérience de réveil, qu’il ait ou pas des dons spectaculaires tels que le don de faire des miracles ou de parler diverses langues, tout chrétien quel qu’il soit, qui s’écartera dans sa doctrine de la pensée apostolique sera en désaccord avec l’Esprit des Écritures et rendra témoignage qu’il est allé, de sa propre initiative, par manque de maturité ou par roideur de cou, au-delà de l’Onction qu’il a reçue pour servir le Seigneur.

La bonne question qu’il convient de se poser à ce stade est donc celle-ci: Qu’ont dit les apôtres durant leur ministère à travers les écrits qu’ils ont rédigés sous l’Esprit pour que nous ne dévions pas du droit chemin? La manière dont ils voient et enseignent les choses spirituelles nous éclairera sur les divergences qui foisonnent chez les disciples de Jésus.

"Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification" est-il écrit en 1 The. 4,3. Le devoir du chrétien est donc de se perfectionner en Christ, sachant que s’il reste attentif à la voix du Seigneur, il ne pourra pas passer à côté de ce que Jésus veut lui accorder en grâce et en bénédictions, car les dons et les ministères sont distribués par le Saint-Esprit selon le vouloir du Père et non selon nos désirs les plus ardents. La sanctification n’est pas une option, en plus de l’évangélisation et des charismes, qui doit arriver si elle est programmée dans la destinée du croyant; elle est une obligation (même si notre Père ne nous l’impose pas par la force), qui ne peut se concrétiser dans notre vie que dans le cadre et le respect des préceptes apostoliques.

Paul recommande à Tite de conserver la "pureté de doctrine", avec "gravité". Et quelle est la doctrine du plus instruit des docteurs de l’Église, de celui qui comprend les choses de l’Écriture difficiles à expliquer parce qu’une grande sagesse lui a été donnée de la part du Seigneur, dit Pierre en parlant de Paul dans sa deuxième lettre?

"Il y a un seul baptême" affirme textuellement la Parole de Dieu en Eph. 4,5. Lui seul donc suffit pour entrer dans la mort et la résurrection en Christ; voilà pourquoi il est opéré du Ciel au nom du Père (qui en exprime la volonté irrévocable), et du Fils (qui a tout accompli et qui intercède pour nous en tant que Souverain Sacrificateur devant le trône de grâce), et du Saint-Esprit (qui vient habiter dans le croyant à la nouvelle naissance pour sceller son salut).

Ainsi, dans l’enseignement apostolique, le Don de Dieu, le Saint-Esprit reçu une seule fois à la nouvelle naissance, est nécessaire et suffisant pour passer de la mort à la vie, de la naissance à l’enfance, et de l’enfance à l’âge adulte en Christ, tout simplement parce que notre Dieu n’est pas un dieu de médiocrité et qu’Il ne fait rien à moitié.

Le baptême d’eau rend témoignage de ce changement intérieur et unique dans notre existence, changement qui nous unit au Dieu vivant et vrai par la foi en Jésus et en son œuvre rédemptrice, qui cloua l’acte qui nous condamnait à la Croix.


   D’après la Bible, être baptisé en Christ, c’est forcément être baptisé du Saint-Esprit, qui est la vie de Jésus dans les régénérés pour qu’ils témoignent et grandissent dans la grâce, dès la nouvelle naissance; ce qui est pour le moins cohérent, la Trinité étant Une et indivisible.

Tous les apôtres, ainsi que les premières générations de chrétiens, ont répandu le témoignage de Jésus, la Bonne Nouvelle par cet unique baptême qui sauve et qui vivifie, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui pour les bâtisseurs des récentes dénominations. Parmi les opinions des uns et des autres, nous retiendrons uniquement le nouveau concept très répandu d’être ou pas baptisé du Saint-Esprit tout en étant sauvé, qui pose problème au milieu évangélique (au sens le plus large) et qui est la conséquence directe d'une interprétation originale de la Bible. Celle-ci comprend quatre piliers: Jésus sauve, baptise, guérit et peut revenir de suite. Apparemment, l’édifice semble correct, d’autant plus qu’il est porteur d’un grand réveil. Il y manque cependant le principal, le respect de l’ordre établi par les apôtres, car Jésus, Sagesse de Dieu, justifie, sanctifie et sauve éternellement pour sa gloire quiconque est baptisé en Lui. En effet, la base de ces piliers a la singularité de reposer sur une partie des Actes des apôtres et les dons visibles. Elle n’intègre donc plus dans sa propre version du baptême dans le Saint-Esprit:

Enfin, toujours en se fondant sur les signes d’accompagnement, qu’elle a tendance à prendre pour l’ensemble des dons spirituels, qui, selon elle, seraient tombés dans l’oubli après la naissance de l'Église (alors que celle-ci s’est en fait perfectionnée en connaissance et sainteté au cours des siècles uniquement par les dons de l’Esprit), cette doctrine se présente comme le Plein Évangile pour ceux qui ont la foi en la guérison et la délivrance, deux choses que les douze disciples de Jésus ont su pratiquer très tôt, bien avant la Pentecôte, selon Mat. 10,1. Ce qu’ils ont dû apprendre avant de recevoir l’Onction, c’est comment mourir à soi; vaste programme...


   De toute évidence, sur le plan de la doctrine des baptêmes, soit les apôtres se sont trompés en affirmant être dans la vérité, soit les théologiens actuels vont plus loin que l’Onction reçue en proposant leur évolution doctrinale pour se justifier, ce qui n’empêche pas les croyants de recevoir des richesses spirituelles de la part du Dieu d’amour qui ne sait que donner. Mais, nécessairement, une des deux affirmations est incorrecte par manque d’une vision céleste. L’ambiguïté ne peut être levée que par le discernement des esprits et l’intelligence spirituelle; jamais par des polémiques enrobées de versets bibliques émanant de la sagesse humaine.

Il y a un point important à ne jamais oublier: Lorsque le Seigneur répand l’Esprit, Il ne nous demande pas d’en saisir de suite toute la signification, mais de recevoir la bénédiction comme des enfants reconnaissants. Dans les temps qui ont précédé le vingtième siècle, des vagues de réveil ont déferlé sur bien des nations. Ceux qui vécurent ces précieux moments, avaient l’impression de toucher le Ciel, tant le sentiment de la présence de Dieu et de sa sainteté était fort, à tel point que les docteurs de l’époque appelèrent cela la sanctification, voire le baptême du Saint-Esprit. Ils mirent les mots qu’ils purent trouver pour exprimer ce qu’ils vivaient, et ils furent grandement bénis. Or, si nous nous référons aux textes sacrés, nous voyons que la sanctification commence à la nouvelle naissance et qu’elle s’achève à la Résurrection. Sur le plan de la doctrine, ils se trompaient, mais ce n’était pas là l’essentiel aux yeux du Seigneur. Il les fortifiait, leur donnait un avant-goût du Royaume et les envoyait annoncer la Bonne Nouvelle. Il en va de même avec le réveil en cours, qui s’accompagne d’une amplification des dons spirituels. En se basant uniquement sur les Actes, il est tout à fait compréhensible de lui donner le nom de baptême du Saint-Esprit, surtout avec la diffusion du parler en langues, qui est le don le plus merveilleux pour louer le Seigneur. Une telle approche suffit donc pour recevoir les richesses spirituelles qui sont désormais à notre portée, et nous aurions grandement tort de nous en priver. Cependant, comme pour les autres manifestations de l’Esprit, si nous lisons les épîtres, nous voyons qu’elles affirment que les dons se communiquent dans un seul baptême. Pour parvenir à la Pentecôte, les apôtres ont dû traverser nombre d’épreuves, en particulier celle de la foi face à Satan, avant d’être des hommes faits. C’est cela que nous retrouvons dans leurs écrits: l’enseignement complet et non une doctrine humaine, qui varie au gré des interprétations théologiques. Ce décalage entre les Écritures et ce qui est compris et vécu aujourd’hui, n’est pas le plus important pour l’heure, c’est-à-dire tant que le Seigneur ne nous demande pas de faire l’effort de grandir en stature et dans l’unité de la foi. Il y a un temps pour tout; le Corps doit croître et prendre des forces spirituelles avant de se mettre en marche pour affronter les obstacles de la chair et atteindre la maturité.


   Depuis l'admirable démonstration des pères de la Réforme, nous savons que, bibliquement, tout est grâce de la part de Dieu, et que c’est à l’intérieur de sa grâce que nous pouvons progresser en hauteur spirituelle, en profondeur des mystères célestes, c’est-à-dire en vérité.

La grâce de Dieu étant donc, d’après les textes scripturaires, suffisante pour accomplir l’œuvre de Dieu en nous et à travers nous, c’est obligatoirement en elle que sont inclus tous les dons spirituels et les ministères pour la croissance de l'Église, croissance en nombre par le témoignage de Jésus et en stature par l'édification au sein des assemblées. Pour aboutir à ce résultat, il faut, de fait, distinguer ce qui est visible de ce qui est invisible venant de l’Esprit:

Dès l’Église primitive, lorsque les premiers rassemblements durent s’organiser, des chrétiens obtus refusèrent de prêter attention aux directives apostoliques, notamment à l'apprentissage nécessaire pour qu’un chrétien se mette au diapason des intentions divines. Comme bon nombre d'enfants indisciplinés, ils préféraient marcher selon leur bon sens en se comparant les uns aux autres, chacun avec sa petite citation biblique pour consolider sa position religieuse. Les Corinthiens, par exemple, riches en dons visibles mais particulièrement pauvres en dons qui édifient, ne supportaient plus les exhortations de leur père spirituel et couraient après des maîtres à penser qui rassasiaient de fadaises sirupeuses leur assemblée immature.


   Ce qu’il importe donc de retenir de ce rappel biblique avant de voir comment il est possible de redresser ce qui a été tordu dans l'âme par des années d’un enchaînement aux erreurs doctrinales, ce qu’il importe de retenir de tout cela est fort simple et tient en deux points:

Dernière observation d’ordre plus général sur les chrétiens sans maturité: Quand on les complimente, ils sont tout ouïe et réagissent instantanément, avec un beau sourire plein de gratitude, aux propos agréables qu’ils viennent d’entendre, sans jamais s’en lasser; quand on les critique pour leur bien, de la part du Père plein de bonté, ils gardent un mutisme impressionnant, comme si leurs oreilles s’étaient subitement bouchées ou si elles avaient entendu des médisances de l’Ennemi. En agissant de la sorte, ils témoignent que la chair domine en eux et que la gloire de l’homme passe toujours et encore avant l’amour de la Vérité.


   Naître de nouveau, connaître des réveils, parler en langues, voir des miracles, prophétiser, toutes ces actions de l’Esprit constituent l’enfance en Christ et permettent au Corps de grandir physiquement (en quantité, à la manière d’un organisme qui multiplie ses différentes cellules pour occuper l’espace ambiant), mais pas spirituellement (en qualité, comme le sont les disciples bien éduqués, ayant été à bonne école). Cette première approche du Royaume permet d’asseoir l’autorité de Jésus, qui abondait en sagesse et en prodiges, nous dit Marc 6,2; mais il est aussi écrit en Marc 9,38 qu’il est possible d’en rester là, de chasser des démons en Son nom et de ne pas suivre le Seigneur jusqu’au bout de sa mission. C’est pourquoi les églises se remplissent facilement là où l’on voit de belles choses, là où l’on entend de sublimes prédications, et du monde entier de nouveaux fidèles ne cessent d’affluer pour louer Dieu de tout leur cœur; mais elles se vident encore plus rapidement dès que le langage de la croix pour chacun d’entre nous est tenu avec fermeté. Les défections sont toujours fréquentes, même parmi les puissants serviteurs de Dieu, lorsqu’il s’agit de mettre en pratique la seconde partie de la marche chrétienne, qui est d’obéir au Seigneur sans rien recevoir en retour, quitte à renoncer à tout en prenant exemple sur Jésus. C’est pourtant ainsi que nous prouvons notre confiance en Celui qui nous a aimés le premier.

Paul, toujours en 1 Cor. 12, décrit la répartition des dons dans l’Église lorsqu’elle grandit et prend forme, et précise comment l’Esprit les distribue maintenant aux uns et aux autres dans les assemblées, établissant ainsi un ordre figé à respecter: d’abord ceux qui enseignent, parce qu’ils ont reçu de l’Onction une parole de sagesse ou de connaissance à transmettre aux membres, pour que l’ensemble obéisse à la Tête, ensuite ceux qui font des guérisons, des miracles ou qui parlent diverses langues, mais jamais l’inverse. Le tout doit se passer dans un seul baptême, celui qui nous introduit dans la grâce de Dieu. Si aujourd’hui on se bouscule pour donner son point de vue théologique dès que l’on a vécu un moment précieux, obtenu une faveur ou un signe, c’est parce que l’on est enclin à finir par la chair après avoir commencé par l’Esprit. Chacun, dès qu’il est renouvelé ou richement béni, s’autorise à exprimer ses savantes déductions bien agencées, et ce, par manque d’intelligence, dit toute la Bible. Les conditions nécessaires pour arriver à maturité font défaut parce que la perception d’ensemble des textes sacrés est déformée par l’Adversaire, qui ne fléchit pas dans son dessein de barrer la route qui mène au Repos.

Manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal lorsqu’on entre en Éden (dans la présence de Dieu), c’est vouloir servir Dieu (ce qui est honorable) en essayant de reproduire par soi-même Son œuvre (ce qui est abominable), et la mort spirituelle en est la triste conséquence. Dans tous les milieux chrétiens il y a le désir de bien faire, de plaire à Dieu, et chacun veut apporter sa modeste contribution en mettant en avant ses expériences, ses lumières et ses méthodes de progression. Mais peu nombreux sont ceux qui gardent la parole du Seigneur et s’en nourrissent jusqu’à ce que mûrisse le fruit de l’arbre de vie; oui, rares sont ceux qui sont décidés à tout prendre des Écritures pour que le Royaume de Dieu déploie toutes ses branches en longueur (évangélisation) et en hauteur (sanctification), qui sont prêts à être émondés, à supporter l’âpreté du dénuement pour écouter l’Esprit, qui sont disposés à apprendre à patienter toute une nuit avant de voir au matin la verge fleurir, qui sont déterminés à fermer la porte aux influences extérieures et à attendre que les vases se remplissent, qui sont résolus à n’avoir d’autre espérance que le secours de l’Éternel pour être ramenés à la vie, malgré les rudes tourmentes intérieures, et alors qu’au-dehors tout semble joyeux et merveilleux pour ceux qui sont richement bénis et adulent leur "Moi, Je..." sans lâcher prise. Comprendre ces choses, c’est avoir une vision étendue de ce qu’est le Plein Évangile biblique, de ce qu’est l’enseignement apostolique, de ce qu’est le baptême en Christ.

Comme un atome se disloque sous l’action d’éléments perturbateurs et voit les forces de répulsion de ses composants l’emporter sur celles qui maintiennent la solide cohésion du noyau, ainsi en est-il de l’Église des temps modernes: saccagée de l’intérieur par de grands discoureurs, le lien d’amour qui unit les différents membres s'en trouve brisé par la virulence des raisonnements pernicieux, qui ont toujours pour origine un baptême dans le mauvais esprit, celui hérité en Adam, que plus d’une assemblée perpétue à travers le pain quotidien qui lui est distribué. Les merveilleuses et enrichissantes expériences de nos prédécesseurs, tels que le renouvellement d’un cœur pur (nommé à tort sanctification complète ou plus rarement baptême du Saint-Esprit), très fréquent dans les nombreux réveils qui se sont succédé avant notre ère, ou le renouvellement des signes d’accompagnement (appelé aussi baptême du Saint-Esprit), aujourd’hui présent jusque dans les églises croulant sous le poids des liturgies séculaires, ne suffisent pas pour aller de l’avant, pour entrer dans tout l’héritage de la Pentecôte; il faut une intervention céleste, une révélation personnelle de ce qui enchaîne le fond de l’âme au passé et bouche le passage vers notre Canaan céleste.

En conclusion: La doctrine chrétienne est invariante. Elle ne subit aucune modification selon le point d’observation, c’est-à-dire selon le milieu chrétien que l’on fréquente. Elle se situe continuellement au-dessus des tentatives de compréhension de la sagesse humaine, qui restent toujours infructueuses. Si elle donne le sentiment de varier en fonction du temps, c’est une impression toute relative, c’est parce que plus on se rapproche de la Lumière et de son Avènement, qui marque l’entrée dans la vie éternelle, plus ce qui forme le cœur de la foi chrétienne, reçoit de l’intelligence spirituelle, se débarrasse des impuretés accumulées lors de sa traversée des ténèbres, où règne l’ombre de la mort, et laisse derrière lui une longue traînée d’erreurs, d’égarements et de séductions qui s’étaient accumulés au fil des événements historiques.

L’heure vient où l’Esprit du Seigneur soufflera son feu brûlant sur toute chair pour éprouver ce qu’il y a de bon, de vrai, en elle, afin de nettoyer, de purifier la maison de Dieu. Grande sera la stupeur des hauts dignitaires de nombreuses églises, lorsqu’ils se verront tels qu’ils sont face à la sainteté du Très-Haut. Même la plus ancienne, celle qui s’est élevée au-dessus de toutes les autres, qui se fait appeler l’Église par l’invention de son magistère, qui se voit riche par l’étalage de son faste dans son palais de marbre, d’or et de pierres précieuses, et qui se croit à l’abri de toute méprise derrière le masque de son infaillibilité, même cette prétentieuse institution qui perdure depuis des siècles sera mise à nu, et la supercherie de l’esprit d’étourdissement sera manifestée, les répugnantes saletés pratiquées par ses dirigeants au service des voix sataniques seront dénoncées sans qu’il y ait la moindre échappatoire pour l’un d’entre eux. Car Rome tremblera, et Rome tombera; ils trembleront d’effroi et tomberont tous, tous ceux qui se sont fait un devoir de souiller la Parole du Dieu vivant en rabaissant l’œuvre du Seigneur au rang des bondieuseries. Leur vénération d’une reine du ciel, d’une apparition qui vient faire concurrence à Jésus par sa pureté et son église, et qui est présentée par tous les pontifes comme étant pleine d’humanité avec son petit bébé dans ses bras, voire plus compatissante que Dieu le Père en personne, cette abomination ne les secourra pas, et le trône de cette idole les écrasera; mais chacun mordra la poussière en son temps.

Il en va de même pour le milieu évangélique, bien qu’il soit dans la stricte ligne de la Réforme et à l’origine de nombreux réveils. Il est à l’image des peuples qui l’ont vu naître, où la liberté d’expression est la règle, avec toutes les conséquences que cela implique dans les églises qui en sont issues. Pour mettre des mots sur ce qu’ils vécurent, les chrétiens qui entrèrent dans la dimension de l’Esprit de notre époque, donnèrent à leurs diverses expériences le nom de sanctification, puis de sanctification complète et enfin du baptême dans le Saint-Esprit. Par la suite, lorsque le Seigneur mit à cœur la recherche des dons qui accompagnaient la naissance de l’Église, le parler en langues devint le critère de référence de la plénitude du Saint-Esprit, obtenue instantanément lors d’un baptême complémentaire, que les épîtres ont malheureusement passé sous silence, mais qui est aujourd’hui retrouvé à partir de la nouvelle base d’édification que sont les Actes. Depuis plus de cent ans ce don est devenu pour beaucoup de croyants la preuve qu’ils sont immergés dans l’Esprit, sous sa puissance et son contrôle, ce que la doctrine paulienne et la réalité des faits au travers de leurs témoignages infirment. Il s’ensuit que la propagation du salut par la foi avec les manifestations qui l’entourent passe bien avant la poursuite de la sanctification, même si ce désir est incontestablement présent dans chaque enfant de Dieu. D’où l’impossibilité pour les évangéliques à vivre dans l’amour fraternel, tel que le Seigneur nous l’a fait connaître et nous l’a demandé. Les séances de prières et de jeûnes ou les pèlerinages à Jérusalem sont des pratiques insuffisantes pour chasser l’esprit de dispute et d’arrogance qui est à l’origine de ce comportement enfantin. Pour faire disparaître la désunion portée par ces assemblées qui ne s’indignent nullement de ne pas supporter la nourriture solide, un pas vers plus de compréhension de l’Écriture doit être fait. Une démarche vers plus d’intelligence spirituelle s’impose, si elles veulent approcher la perfection. Mais le prix à payer risque d’en être élevé, car Jésus l’a bien précisé lors de son ministère. Il n’y a pas de raccourci pour arriver à maturité. Le long psaume 119 est clair: le chemin de la révélation des textes sacrés passe d’abord par un douloureux processus d’humiliation de la chair...

Les scientifiques et les humanistes montrent l’exemple. Les scientifiques, bien qu’ils laissent de côté le monde invisible pour observer le concret et vénérer le Hasard, ont compris que leur modèle standard est imparfait. Aujourd’hui ils font tous leurs efforts pour rassembler leurs théories et unifier les différentes forces dans un seul système de représentation du monde, tant ces chercheurs se rendent compte que la Nature est bien faite et procède d’une seule origine. Quant aux humanistes, éperdument épris d’égalité et de justice sociale, ils répandent partout sur terre et avec succès leur unique idéologie du Néant, par la pratique de la foi en l’Homme et par l’élimination des structures du passé. Tous ont compris que le désordre de la pensée et le refus de regarder la réalité en face sont le ferment de l’immobilisme, de la stagnation des conditions de vie des sociétés, et font obstacle au progrès. Les évangéliques, en majorité, sont encore loin de cette prise de conscience; ils ne saisissent toujours pas qu’ils perdent de l’efficacité spirituelle en voulant agir selon leurs points de vue. La plupart d’entre eux s’autorisent à se prendre pour des témoins bien instruits, voire pour des docteurs ou des apôtres, et chacun reste bien accroché à ses prises de position, toujours en décalage par rapport à la pureté de la doctrine apostolique. Que ceux qui se réjouissent de l’approche de la vérité de leur dénomination et pensent être ainsi spirituels, continuent à vivre selon leur niveau de compréhension; et que ceux qui désirent obéir au Seigneur en toutes choses se mettent en marche pour ébranler la passivité et le manque de maîtrise de soi, qui caractérisent les assemblées où la sagesse d’en bas prédomine. Mais souvenons-nous de Samson: L’aveugle n’est pas forcément celui qu’on croit, et pour abattre les piliers de l’illusion et de l’autosatisfaction, sur lesquels se dresse l’orgueil de se croire savant, il faut plus qu’une force humaine; il faut le bras de Dieu. C’est donc par une intervention céleste qu’un changement d’attitude, pour une contrition et une remise en ordre, peut avoir lieu au sein de la diversité des clochers d’église avant que le combat final contre toutes les formes d’obscurantisme soit déclaré.

Quand donc la fiancée du Roi des cieux se réveillera-t-elle pour quitter ses amants trompeurs, mettra-t-elle un terme à ses prostitutions et se tournera-t-elle enfin vers son futur époux pour crier du fond du cœur, par l’Esprit, l'ultime prière figurant dans la Bible, pour prononcer les derniers mots de l’Apocalypse "Viens, Seigneur Jésus!", tant attendus par le Seigneur et qui ferment la Parole de Dieu?

Que chacun s’examine avant d’ouvrir la bouche pour contester ce diagnostic, s’il ne veut pas aggraver son cas, car l’Épée est là, prête à agir en son temps.

 
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Voici l'homme

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"Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point." (Luc 21,33)