"Dans vos entendements, soyez des hommes faits." (1 Cor. 14,20)
Rappel
"Dieu a établi dans
l'Église premièrement des apôtres"
affirme Paul dans 1 Cor. 12,28. Les apôtres, choisis par
Jésus, ont donc été personnellement instruits
et qualifiés pour faire comprendre la pensée de Dieu
au peuple des rachetés. Eux seuls ont reçu
l’Onction pour poser les bases de la Bonne Nouvelle, pour
enseigner les éléments de la foi chrétienne et
pour éduquer les nouveau-nés, afin qu’ils
apprennent à écouter le Seigneur et à grandir
en Christ.
Tout chrétien, qu’il ait vécu ou pas une grande
expérience de réveil, qu’il ait ou pas des dons
spectaculaires tels que le don de faire des miracles ou de parler
diverses langues, tout chrétien quel qu’il soit, qui
s’écartera dans sa doctrine de la pensée
apostolique sera en désaccord avec l’Esprit des
Écritures et rendra témoignage qu’il est
allé, de sa propre initiative, par manque de maturité
ou par roideur de cou, au-delà de l’Onction
qu’il a reçue pour servir le Seigneur.
La bonne question qu’il convient de se poser à ce
stade est donc celle-ci: Qu’ont dit les apôtres durant
leur ministère à travers les écrits
qu’ils ont rédigés sous l’Esprit pour que
nous ne dévions pas du droit chemin? La manière dont
ils voient et enseignent les choses spirituelles nous
éclairera sur les divergences qui foisonnent chez les
disciples de Jésus.
"Ce que Dieu veut, c'est votre
sanctification" est-il écrit en 1 The. 4,3. Le devoir
du chrétien est donc de se perfectionner en Christ, sachant
que s’il reste attentif à la voix du Seigneur, il ne
pourra pas passer à côté de ce que Jésus
veut lui accorder en grâce et en bénédictions,
car les dons et les ministères sont distribués par le
Saint-Esprit selon le vouloir du Père et non selon nos
désirs les plus ardents. La sanctification n’est pas
une option, en plus de l’évangélisation et des
charismes, qui doit arriver si elle est programmée dans la
destinée du croyant; elle est une obligation (même si
notre Père ne nous l’impose pas par la force), qui ne
peut se concrétiser dans notre vie que dans le cadre et le
respect des préceptes apostoliques.
Paul recommande à Tite de conserver la "pureté de doctrine", avec "gravité". Et quelle est la doctrine du plus
instruit des docteurs de l’Église, de celui qui
comprend les choses de l’Écriture difficiles à
expliquer parce qu’une grande sagesse lui a été
donnée de la part du Seigneur, dit Pierre en parlant de Paul
dans sa deuxième lettre?
"Il y a un seul baptême" affirme
textuellement la Parole de Dieu en Eph. 4,5. Lui seul donc suffit
pour entrer dans la mort et la résurrection en Christ;
voilà pourquoi il est opéré du Ciel au nom du
Père (qui en exprime la volonté irrévocable),
et du Fils (qui a tout accompli et qui intercède pour nous
en tant que Souverain Sacrificateur devant le trône de
grâce), et du Saint-Esprit (qui vient habiter dans le croyant
à la nouvelle naissance pour sceller son salut).
Ainsi, dans l’enseignement apostolique, le Don de Dieu, le
Saint-Esprit reçu une seule fois à la nouvelle
naissance, est nécessaire et suffisant pour passer de la
mort à la vie, de la naissance à l’enfance, et
de l’enfance à l’âge adulte en Christ,
tout simplement parce que notre Dieu n’est pas un dieu de
médiocrité et qu’Il ne fait rien à
moitié.
Le baptême d’eau rend témoignage de ce
changement intérieur et unique dans notre existence,
changement qui nous unit au Dieu vivant et vrai par la foi en
Jésus et en son œuvre rédemptrice, qui cloua
l’acte qui nous condamnait à la Croix.
D’après la Bible, être
baptisé en Christ, c’est forcément être
baptisé du Saint-Esprit, qui est la vie de Jésus dans
les régénérés pour qu’ils
témoignent et grandissent dans la grâce, dès la
nouvelle naissance; ce qui est pour le moins cohérent, la
Trinité étant Une et indivisible.
Tous les apôtres, ainsi que les premières
générations de chrétiens, ont répandu
le témoignage de Jésus, la Bonne Nouvelle par cet
unique baptême qui sauve et qui vivifie, ce qui n’est
plus le cas aujourd’hui pour les bâtisseurs des
récentes dénominations. Parmi les opinions des uns et
des autres, nous retiendrons uniquement le nouveau concept
très répandu d’être ou pas baptisé
du Saint-Esprit tout en étant sauvé, qui pose
problème au milieu évangélique (au sens le
plus large) et qui est la conséquence directe d'une
interprétation originale de la Bible. Celle-ci comprend
quatre piliers: Jésus sauve, baptise, guérit et peut
revenir de suite. Apparemment, l’édifice semble
correct, d’autant plus qu’il est porteur d’un
grand réveil. Il y manque cependant le principal, le respect
de l’ordre établi par les apôtres, car
Jésus, Sagesse de Dieu, justifie, sanctifie et sauve
éternellement pour sa gloire quiconque est baptisé en
Lui. En effet, la base de ces piliers a la singularité de
reposer sur une partie des Actes des apôtres et les dons
visibles. Elle n’intègre donc plus dans sa propre
version du baptême dans le Saint-Esprit:
Enfin, toujours en se fondant sur les signes d’accompagnement, qu’elle a tendance à prendre pour l’ensemble des dons spirituels, qui, selon elle, seraient tombés dans l’oubli après la naissance de l'Église (alors que celle-ci s’est en fait perfectionnée en connaissance et sainteté au cours des siècles uniquement par les dons de l’Esprit), cette doctrine se présente comme le Plein Évangile pour ceux qui ont la foi en la guérison et la délivrance, deux choses que les douze disciples de Jésus ont su pratiquer très tôt, bien avant la Pentecôte, selon Mat. 10,1. Ce qu’ils ont dû apprendre avant de recevoir l’Onction, c’est comment mourir à soi; vaste programme...
De toute évidence, sur le plan de la
doctrine des baptêmes, soit les apôtres se sont
trompés en affirmant être dans la
vérité, soit les théologiens actuels vont plus
loin que l’Onction reçue en proposant leur
évolution doctrinale pour se justifier, ce qui
n’empêche pas les croyants de recevoir des richesses
spirituelles de la part du Dieu d’amour qui ne sait que
donner. Mais, nécessairement, une des deux affirmations est
incorrecte par manque d’une vision céleste.
L’ambiguïté ne peut être levée que
par le discernement des esprits et l’intelligence
spirituelle; jamais par des polémiques enrobées de
versets bibliques émanant de la sagesse humaine.
Il y a un point important à ne jamais oublier: Lorsque le
Seigneur répand l’Esprit, Il ne nous demande pas
d’en saisir de suite toute la signification, mais de recevoir
la bénédiction comme des enfants reconnaissants. Dans
les temps qui ont précédé le vingtième
siècle, des vagues de réveil ont
déferlé sur bien des nations. Ceux qui
vécurent ces précieux moments, avaient
l’impression de toucher le Ciel, tant le sentiment de la
présence de Dieu et de sa sainteté était fort,
à tel point que les docteurs de l’époque
appelèrent cela la sanctification, voire le baptême du
Saint-Esprit. Ils mirent les mots qu’ils purent trouver pour
exprimer ce qu’ils vivaient, et ils furent grandement
bénis. Or, si nous nous référons aux textes
sacrés, nous voyons que la sanctification commence à
la nouvelle naissance et qu’elle s’achève
à la Résurrection. Sur le plan de la doctrine, ils se
trompaient, mais ce n’était pas là
l’essentiel aux yeux du Seigneur. Il les fortifiait, leur
donnait un avant-goût du Royaume et les envoyait annoncer la
Bonne Nouvelle. Il en va de même avec le réveil en
cours, qui s’accompagne d’une amplification des dons
spirituels. En se basant uniquement sur les Actes, il est tout
à fait compréhensible de lui donner le nom de
baptême du Saint-Esprit, surtout avec la diffusion du parler
en langues, qui est le don le plus merveilleux pour louer le
Seigneur. Une telle approche suffit donc pour recevoir les
richesses spirituelles qui sont désormais à notre
portée, et nous aurions grandement tort de nous en priver.
Cependant, comme pour les autres manifestations de l’Esprit,
si nous lisons les épîtres, nous voyons qu’elles
affirment que les dons se communiquent dans un seul baptême.
Pour parvenir à la Pentecôte, les apôtres ont
dû traverser nombre d’épreuves, en particulier
celle de la foi face à Satan, avant d’être des
hommes faits. C’est cela que nous retrouvons dans leurs
écrits: l’enseignement complet et non une doctrine
humaine, qui varie au gré des interprétations
théologiques. Ce décalage entre les Écritures
et ce qui est compris et vécu aujourd’hui, n’est
pas le plus important pour l’heure, c’est-à-dire
tant que le Seigneur ne nous demande pas de faire l’effort de
grandir en stature et dans l’unité de la foi. Il y a
un temps pour tout; le Corps doit croître et prendre des
forces spirituelles avant de se mettre en marche pour affronter les
obstacles de la chair et atteindre la maturité.
Depuis l'admirable démonstration des
pères de la Réforme, nous savons que, bibliquement,
tout est grâce de la part de Dieu, et que c’est
à l’intérieur de sa grâce que nous
pouvons progresser en hauteur spirituelle, en profondeur des
mystères célestes, c’est-à-dire en
vérité.
La grâce de Dieu étant donc, d’après les
textes scripturaires, suffisante pour accomplir l’œuvre
de Dieu en nous et à travers nous, c’est
obligatoirement en elle que sont inclus tous les dons spirituels et
les ministères pour la croissance de l'Église,
croissance en nombre par le témoignage de Jésus et en
stature par l'édification au sein des assemblées.
Pour aboutir à ce résultat, il faut, de fait,
distinguer ce qui est visible de ce qui est invisible venant de
l’Esprit:
Dès l’Église primitive, lorsque les premiers rassemblements durent s’organiser, des chrétiens obtus refusèrent de prêter attention aux directives apostoliques, notamment à l'apprentissage nécessaire pour qu’un chrétien se mette au diapason des intentions divines. Comme bon nombre d'enfants indisciplinés, ils préféraient marcher selon leur bon sens en se comparant les uns aux autres, chacun avec sa petite citation biblique pour consolider sa position religieuse. Les Corinthiens, par exemple, riches en dons visibles mais particulièrement pauvres en dons qui édifient, ne supportaient plus les exhortations de leur père spirituel et couraient après des maîtres à penser qui rassasiaient de fadaises sirupeuses leur assemblée immature.
Ce qu’il importe donc de retenir de ce rappel biblique avant de voir comment il est possible de redresser ce qui a été tordu dans l'âme par des années d’un enchaînement aux erreurs doctrinales, ce qu’il importe de retenir de tout cela est fort simple et tient en deux points:
Dernière observation d’ordre plus général sur les chrétiens sans maturité: Quand on les complimente, ils sont tout ouïe et réagissent instantanément, avec un beau sourire plein de gratitude, aux propos agréables qu’ils viennent d’entendre, sans jamais s’en lasser; quand on les critique pour leur bien, de la part du Père plein de bonté, ils gardent un mutisme impressionnant, comme si leurs oreilles s’étaient subitement bouchées ou si elles avaient entendu des médisances de l’Ennemi. En agissant de la sorte, ils témoignent que la chair domine en eux et que la gloire de l’homme passe toujours et encore avant l’amour de la Vérité.
Naître de nouveau, connaître des
réveils, parler en langues, voir des miracles,
prophétiser, toutes ces actions de l’Esprit
constituent l’enfance en Christ et permettent au Corps de
grandir physiquement (en quantité, à la
manière d’un organisme qui multiplie ses
différentes cellules pour occuper l’espace ambiant),
mais pas spirituellement (en qualité, comme le sont les
disciples bien éduqués, ayant été
à bonne école). Cette première approche du
Royaume permet d’asseoir l’autorité de
Jésus, qui abondait en sagesse et en prodiges, nous dit Marc
6,2; mais il est aussi écrit en Marc 9,38 qu’il est
possible d’en rester là, de chasser des démons
en Son nom et de ne pas suivre le Seigneur jusqu’au bout de
sa mission. C’est pourquoi les églises se remplissent
facilement là où l’on voit de belles choses,
là où l’on entend de sublimes
prédications, et du monde entier de nouveaux fidèles
ne cessent d’affluer pour louer Dieu de tout leur cœur;
mais elles se vident encore plus rapidement dès que le
langage de la croix pour chacun d’entre nous est tenu avec
fermeté. Les défections sont toujours
fréquentes, même parmi les puissants serviteurs de
Dieu, lorsqu’il s’agit de mettre en pratique la seconde
partie de la marche chrétienne, qui est d’obéir
au Seigneur sans rien recevoir en retour, quitte à renoncer
à tout en prenant exemple sur Jésus. C’est
pourtant ainsi que nous prouvons notre confiance en Celui qui nous
a aimés le premier.
Paul, toujours en 1 Cor. 12, décrit la répartition
des dons dans l’Église lorsqu’elle grandit et
prend forme, et précise comment l’Esprit les distribue
maintenant aux uns et aux autres dans les assemblées,
établissant ainsi un ordre figé à respecter:
d’abord ceux qui enseignent, parce qu’ils ont
reçu de l’Onction une parole de sagesse ou de
connaissance à transmettre aux membres, pour que
l’ensemble obéisse à la Tête, ensuite
ceux qui font des guérisons, des miracles ou qui parlent
diverses langues, mais jamais l’inverse. Le tout doit se
passer dans un seul baptême, celui qui nous introduit dans la
grâce de Dieu. Si aujourd’hui on se bouscule pour
donner son point de vue théologique dès que
l’on a vécu un moment précieux, obtenu une
faveur ou un signe, c’est parce que l’on est enclin
à finir par la chair après avoir commencé par
l’Esprit. Chacun, dès qu’il est renouvelé
ou richement béni, s’autorise à exprimer ses
savantes déductions bien agencées, et ce, par manque
d’intelligence, dit toute la Bible. Les conditions
nécessaires pour arriver à maturité font
défaut parce que la perception d’ensemble des textes
sacrés est déformée par l’Adversaire,
qui ne fléchit pas dans son dessein de barrer la route qui
mène au Repos.
Manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du
mal lorsqu’on entre en Éden (dans la présence
de Dieu), c’est vouloir servir Dieu (ce qui est honorable) en
essayant de reproduire par soi-même Son œuvre (ce qui
est abominable), et la mort spirituelle en est la triste
conséquence. Dans tous les milieux chrétiens il y a
le désir de bien faire, de plaire à Dieu, et chacun
veut apporter sa modeste contribution en mettant en avant ses
expériences, ses lumières et ses méthodes de
progression. Mais peu nombreux sont ceux qui gardent la parole du
Seigneur et s’en nourrissent jusqu’à ce que
mûrisse le fruit de l’arbre de vie; oui, rares sont
ceux qui sont décidés à tout prendre des
Écritures pour que le Royaume de Dieu déploie toutes
ses branches en longueur (évangélisation) et en
hauteur (sanctification), qui sont prêts à être
émondés, à supporter
l’âpreté du dénuement pour écouter
l’Esprit, qui sont disposés à apprendre
à patienter toute une nuit avant de voir au matin la verge
fleurir, qui sont déterminés à fermer la porte
aux influences extérieures et à attendre que les
vases se remplissent, qui sont résolus à
n’avoir d’autre espérance que le secours de
l’Éternel pour être ramenés à la
vie, malgré les rudes tourmentes intérieures, et
alors qu’au-dehors tout semble joyeux et merveilleux pour
ceux qui sont richement bénis et adulent leur "Moi, Je..."
sans lâcher prise. Comprendre ces choses, c’est avoir
une vision étendue de ce qu’est le Plein
Évangile biblique, de ce qu’est l’enseignement
apostolique, de ce qu’est le baptême en Christ.
Comme un atome se disloque sous l’action
d’éléments perturbateurs et voit les forces de
répulsion de ses composants l’emporter sur celles qui
maintiennent la solide cohésion du noyau, ainsi en est-il de
l’Église des temps modernes: saccagée de
l’intérieur par de grands discoureurs, le lien
d’amour qui unit les différents membres s'en trouve
brisé par la virulence des raisonnements pernicieux, qui ont
toujours pour origine un baptême dans le mauvais esprit,
celui hérité en Adam, que plus d’une
assemblée perpétue à travers le pain quotidien
qui lui est distribué. Les merveilleuses et enrichissantes
expériences de nos prédécesseurs, tels que le
renouvellement d’un cœur pur (nommé à
tort sanctification complète ou plus rarement baptême
du Saint-Esprit), très fréquent dans les nombreux
réveils qui se sont succédé avant notre
ère, ou le renouvellement des signes d’accompagnement
(appelé aussi baptême du Saint-Esprit),
aujourd’hui présent jusque dans les églises
croulant sous le poids des liturgies séculaires, ne
suffisent pas pour aller de l’avant, pour entrer dans tout
l’héritage de la Pentecôte; il faut une
intervention céleste, une révélation
personnelle de ce qui enchaîne le fond de l’âme
au passé et bouche le passage vers notre Canaan
céleste.
En conclusion: La doctrine chrétienne est invariante. Elle
ne subit aucune modification selon le point d’observation,
c’est-à-dire selon le milieu chrétien que
l’on fréquente. Elle se situe continuellement
au-dessus des tentatives de compréhension de la sagesse
humaine, qui restent toujours infructueuses. Si elle donne le
sentiment de varier en fonction du temps, c’est une
impression toute relative, c’est parce que plus on se
rapproche de la Lumière et de son Avènement, qui
marque l’entrée dans la vie éternelle, plus ce
qui forme le cœur de la foi chrétienne, reçoit
de l’intelligence spirituelle, se débarrasse des
impuretés accumulées lors de sa traversée des
ténèbres, où règne l’ombre de la
mort, et laisse derrière lui une longue traînée
d’erreurs, d’égarements et de séductions
qui s’étaient accumulés au fil des
événements historiques.
L’heure vient où l’Esprit du Seigneur soufflera
son feu brûlant sur toute chair pour éprouver ce
qu’il y a de bon, de vrai, en elle, afin de nettoyer, de
purifier la maison de Dieu. Grande sera la stupeur des hauts
dignitaires de nombreuses églises, lorsqu’ils se
verront tels qu’ils sont face à la sainteté du
Très-Haut. Même la plus ancienne, celle qui
s’est élevée au-dessus de toutes les autres,
qui se fait appeler l’Église par l’invention de
son magistère, qui se voit riche par l’étalage
de son faste dans son palais de marbre, d’or et de pierres
précieuses, et qui se croit à l’abri de toute
méprise derrière le masque de son
infaillibilité, même cette prétentieuse
institution qui perdure depuis des siècles sera mise
à nu, et la supercherie de l’esprit
d’étourdissement sera manifestée, les
répugnantes saletés pratiquées par ses
dirigeants au service des voix sataniques seront
dénoncées sans qu’il y ait la moindre
échappatoire pour l’un d’entre eux. Car Rome
tremblera, et Rome tombera; ils trembleront d’effroi et
tomberont tous, tous ceux qui se sont fait un devoir de souiller la
Parole du Dieu vivant en rabaissant l’œuvre du Seigneur
au rang des bondieuseries. Leur vénération
d’une reine du ciel, d’une apparition qui vient faire
concurrence à Jésus par sa pureté et son
église, et qui est présentée par tous les
pontifes comme étant pleine d’humanité avec son
petit bébé dans ses bras, voire plus compatissante
que Dieu le Père en personne, cette abomination ne les
secourra pas, et le trône de cette idole les écrasera;
mais chacun mordra la poussière en son temps.
Il en va de même pour le milieu évangélique,
bien qu’il soit dans la stricte ligne de la Réforme et
à l’origine de nombreux réveils. Il est
à l’image des peuples qui l’ont vu naître,
où la liberté d’expression est la règle,
avec toutes les conséquences que cela implique dans les
églises qui en sont issues. Pour mettre des mots sur ce
qu’ils vécurent, les chrétiens qui
entrèrent dans la dimension de l’Esprit de notre
époque, donnèrent à leurs diverses
expériences le nom de sanctification, puis de sanctification
complète et enfin du baptême dans le Saint-Esprit. Par
la suite, lorsque le Seigneur mit à cœur la recherche
des dons qui accompagnaient la naissance de l’Église,
le parler en langues devint le critère de
référence de la plénitude du Saint-Esprit,
obtenue instantanément lors d’un baptême
complémentaire, que les épîtres ont
malheureusement passé sous silence, mais qui est
aujourd’hui retrouvé à partir de la nouvelle
base d’édification que sont les Actes. Depuis plus de
cent ans ce don est devenu pour beaucoup de croyants la preuve
qu’ils sont immergés dans l’Esprit, sous sa
puissance et son contrôle, ce que la doctrine paulienne et la
réalité des faits au travers de leurs
témoignages infirment. Il s’ensuit que la propagation
du salut par la foi avec les manifestations qui l’entourent
passe bien avant la poursuite de la sanctification, même si
ce désir est incontestablement présent dans chaque
enfant de Dieu. D’où l’impossibilité pour
les évangéliques à vivre dans l’amour
fraternel, tel que le Seigneur nous l’a fait connaître
et nous l’a demandé. Les séances de
prières et de jeûnes ou les pèlerinages
à Jérusalem sont des pratiques insuffisantes pour
chasser l’esprit de dispute et d’arrogance qui est
à l’origine de ce comportement enfantin. Pour faire
disparaître la désunion portée par ces
assemblées qui ne s’indignent nullement de ne pas
supporter la nourriture solide, un pas vers plus de
compréhension de l’Écriture doit être
fait. Une démarche vers plus d’intelligence
spirituelle s’impose, si elles veulent approcher la
perfection. Mais le prix à payer risque d’en
être élevé, car Jésus l’a bien
précisé lors de son ministère. Il n’y a
pas de raccourci pour arriver à maturité. Le long
psaume 119 est clair: le chemin de la révélation des
textes sacrés passe d’abord par un douloureux
processus d’humiliation de la chair...
Les scientifiques et les humanistes montrent l’exemple. Les
scientifiques, bien qu’ils laissent de côté le
monde invisible pour observer le concret et vénérer
le Hasard, ont compris que leur modèle standard est
imparfait. Aujourd’hui ils font tous leurs efforts pour
rassembler leurs théories et unifier les différentes
forces dans un seul système de représentation du
monde, tant ces chercheurs se rendent compte que la Nature est bien
faite et procède d’une seule origine. Quant aux
humanistes, éperdument épris
d’égalité et de justice sociale, ils
répandent partout sur terre et avec succès leur
unique idéologie du Néant, par la pratique de la foi
en l’Homme et par l’élimination des structures
du passé. Tous ont compris que le désordre de la
pensée et le refus de regarder la réalité en
face sont le ferment de l’immobilisme, de la stagnation des
conditions de vie des sociétés, et font obstacle au
progrès. Les évangéliques, en majorité,
sont encore loin de cette prise de conscience; ils ne saisissent
toujours pas qu’ils perdent de l’efficacité
spirituelle en voulant agir selon leurs points de vue. La plupart
d’entre eux s’autorisent à se prendre pour des
témoins bien instruits, voire pour des docteurs ou des
apôtres, et chacun reste bien accroché à ses
prises de position, toujours en décalage par rapport
à la pureté de la doctrine apostolique. Que ceux qui
se réjouissent de l’approche de la
vérité de leur dénomination et pensent
être ainsi spirituels, continuent à vivre selon leur
niveau de compréhension; et que ceux qui désirent
obéir au Seigneur en toutes choses se mettent en marche pour
ébranler la passivité et le manque de maîtrise
de soi, qui caractérisent les assemblées où la
sagesse d’en bas prédomine. Mais souvenons-nous de
Samson: L’aveugle n’est pas forcément celui
qu’on croit, et pour abattre les piliers de l’illusion
et de l’autosatisfaction, sur lesquels se dresse
l’orgueil de se croire savant, il faut plus qu’une
force humaine; il faut le bras de Dieu. C’est donc par une
intervention céleste qu’un changement
d’attitude, pour une contrition et une remise en ordre, peut
avoir lieu au sein de la diversité des clochers
d’église avant que le combat final contre toutes les
formes d’obscurantisme soit déclaré.
Quand donc la fiancée du Roi des cieux se
réveillera-t-elle pour quitter ses amants trompeurs,
mettra-t-elle un terme à ses prostitutions et se
tournera-t-elle enfin vers son futur époux pour crier du
fond du cœur, par l’Esprit, l'ultime prière
figurant dans la Bible, pour prononcer les derniers mots de
l’Apocalypse "Viens, Seigneur
Jésus!", tant attendus par le Seigneur et qui ferment
la Parole de Dieu?
Que chacun s’examine avant d’ouvrir la bouche pour
contester ce diagnostic, s’il ne veut pas aggraver son cas,
car l’Épée est là, prête à
agir en son temps.
"Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point." (Luc 21,33)