"Quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé." (Luc 18,14)

 

Laïcité

   La Laïcité est morte, du moins aux yeux de Dieu. Ceux qui la pratiquent, ne le savent pas encore. Ils sont persuadés qu’ils détiennent la clé pour que l’ordre social évolue indéfiniment dans la paix et la sécurité. Ce remède miracle, conçu par le génie français et exporté à travers le monde entier, relève d’une logique propre aux sceptiques, à ceux qui ne prennent en compte que les données et l’expérimentation pour en déduire des conclusions d’ordre général. Si cette attitude donne des résultats convaincants lorsqu’on étudie les structures de l’inerte et du vivant, ce qui est le cas en mathématique et en science, deux domaines qui ont grandement amélioré notre compréhension des mécanismes du visible, il n’en va pas de même lorsque l’on se penche sur l’homme et ses motivations. L’existence d’une chose dépend de sa source, du principe qui l’anime et qui ne peut être perçu par les sens communs, dit la Bible, qui en explique aussi le pourquoi.

Ceux qui se cantonnent autour des conseils de la Raison comme des adeptes autour des illuminations de leur gourou, marchent à tâtons sans s’en rendre compte, lorsqu’ils essaient d’appréhender le sens exact de nos actions. On ne fait pas du neuf avec du vieux, et les vieilles recettes inventées par l’homme pour s’élever au-dessus de sa condition, même remises au goût du jour, donnent systématiquement un résultat identique aux premières tentatives. Pour s’en convaincre, il suffit de se pencher sur les événements qui ont donné naissance à cette croyance -le culte de la Raison- récupérée de l’Antiquité et amplifiée jusqu’à son paroxysme ces derniers siècles.

La libre-pensée, qui a grandement influencé la France au fil des circonstances qui ont forgé son histoire, décrit le passé comme une époque bien sombre avant la Renaissance. Au temps obscur du Moyen Âge, le pouvoir de nuisance qui sévissait sous la férule des monarques et des chefs catholiques était en quelque sorte l’incarnation du mal, mais les idées progressistes qui chassèrent un jour cette oppression permanente, affranchirent le monde contemporain de toute forme d’autorité et de spiritualité pour accorder la liberté et le pouvoir au peuple.

Cette vision du monde ne peut survivre sur le long terme, parce que son fondement est corrompu.

Cette interprétation erronée des faits historiques et du fonctionnement de l’être humain, est majoritaire dans ce pays à cause de son passé. En effet, lorsque les représentants du peuple français se réunirent en Assemblée Nationale pour rédiger une Déclaration solennelle et exprimer dans son préambule leurs désidératas, ils prirent leur point de vue pour unique référence, pour ce qu’il y a de plus élevé au monde. Ils partirent du principe que les malheurs publics et la corruption des gouvernements sont uniquement dus au manque de respect de l’Homme, parce qu’ils étaient tout simplement athées. Concevoir l’origine du mal dans l’être humain avec le regard biblique, leur était impossible. Ils ne croyaient que ce qu’ils voyaient. Seul un abbé était parmi eux, qui les aida dans leur entreprise en appliquant autant qu’il put les valeurs chrétiennes. Mais dans l’esprit des bâtisseurs de la Constitution, le culte religieux, quel qu’il soit, n’est qu’accessoire dans la vie, voire néfaste, donc, à l’extrême limite, il ne peut survivre à la Révolution que sous certaines conditions, que s’il n’empiète pas sur l’activité des autres membres du corps social. Ce qui est important de souligner, c’est que le Dieu de la Bible est officiellement mis au même niveau que celui des autres croyances, à tel point que, pendant une certaine période, un nom générique fut donné à la divinité: l’Être suprême. Il y a ainsi un rejet volontaire du christianisme, parce qu’aux yeux des civilisateurs chargés de faire passer l’humanité à l’âge adulte, il n’y a pas de supériorité d’une religion sur les autres. Aucune n’est nécessaire pour résoudre les problèmes humains, et plus on s’éloigne intellectuellement de l’emprise du subjectif, mieux cela vaut ici-bas, dans l’intérêt de tous. À partir de cette prise de position, l’homme sans foi ne peut se regarder que comme le bienfaiteur des humiliés, le rassembleur des égarés loin de la sagesse humaine, ce qui le poussera à se voir grand, même plus important que Jésus-Christ, et l’autorisera à changer l’ordre du temps avec son calendrier révolutionnaire. Beaucoup considèrent aujourd’hui ce renversement hiérarchique où l’athée prend la place de Dieu devant la face de l’univers, comme le commencement d’une nouvelle humanité et font tout leur possible pour enseigner que ce bouleversement correspond à la prise de conscience de l’identité nationale, à la naissance de la France, afin de maintenir en vie l’esprit de la Révolution et la pensée humaniste au plus au niveau dans cette société dont les héros sont des saccageurs.

Pour comprendre pourquoi cette version officielle de liberté et d’égalité s’est imposée ici et pas ailleurs, en particulier dans les nations qui ont échappé au terrorisme révolutionnaire et au culte de la Raison qui s’ensuit, il convient de prendre du recul et de s’attacher aux épisodes marquants de notre pays sans tenir compte de l’idéologie en cours.


   À la sortie du Moyen Âge, l’Europe connut un nouvel élan après son passage du système féodal à la royauté. Une aspiration à une libre expression dans le domaine artistique et culturel fit son apparition, qui s’accompagna d’une croissance significative des échanges commerciaux, avec pour conséquence le développement du monde des affaires, surtout après la découverte du nouveau continent. Sur le plan religieux, les choses changeaient également. L’église catholique, qui s’était grandement éloignée du message chrétien avec ses inventions absurdes et ses traditions toujours plus lourdes à supporter, vit la contestation grandir. Les chrétiens qui désiraient un retour à la pratique de l’Évangile, eurent le courage de se séparer d’elle et d’entamer une réforme pour vivre leur foi d’une manière authentique, à l’écart des prélats qui se prenaient pour de grands seigneurs et maintenaient leurs ouailles dans l’ignorance de nombreuses vérités bibliques.

Tout le continent européen était en effervescence avec la diffusion des idées nouvelles qui venaient de partout, comme par exemple les centres d’intérêt des beaux-arts, la reproduction d’expériences de physique ou de chimie résultant des découvertes scientifiques ou encore le récit des expéditions lointaines vers des contrées au mode de vie totalement différent. Les sociétés connaissaient aussi le bouleversement par des réformes politiques engagées et retrouvaient des valeurs morales oubliées par les grands personnages de ce monde, soit par le renouveau de la foi chrétienne qui s’ajoutait au progrès, essentiellement dans les pays réformés, soit par la Raison fondée sur les lois naturelles et le bon sens commun, ce qui est le cas de la France où la Réforme fut durement combattue par l’église catholique, plus préoccupée à défendre ses prérogatives que la gloire de Dieu. De plus, ceux qui relativisaient l’opinion religieuse, fort nombreux dans le pays en réaction aux aberrations pontificales, critiquaient la Bible de plus en plus violemment dans les cercles restreints ou les salons de discussion, parce que, d’une part, la lecture de la lettre faisait apparaître des discordances avec la réalité et parce que, d’autre part, les croyances venues des extrémités de la terre étaient fort différentes de la pesanteur du catholicisme et, elles aussi, ne se montraient pas indispensables pour s’instruire, profiter de l’existence et mener sa barque de brave honnête homme. Le sentiment que l’horizon de la compréhension de l’univers s’évanouissait au contact de l’exercice de la réflexion était très fort, car, pour la premier fois, tout devenait possible à l’humanité si elle s’attachait uniquement à l’acquisition du savoir transcrit en langage mathématique.

L’Occident, qui ne supportait plus l’oppression et la répression de Rome, rejeta alors l’enseignement biblique et devint majoritairement athée. Les chrétiens réformés durent apprendre à vivre leur foi comme au temps des apôtres, en petites églises, en dehors de l’agitation du monde, qui, lui, éprouva un profond soulagement en fermant la parenthèse de la religion et en renouant avec la grandeur d’antan de l’humanité: la sagesse des anciens, avec ses connaissances oubliées, ses idées de démocratie et de république enterrées et son mode de vie jusque-là réprimé. La nouvelle vie promise par les religieux pour plus tard aux besogneux n’était plus hypothétique ni monnayable, mais devenait une possibilité à portée de main pour quiconque croit en l’Homme et met en pratique les aspirations intellectuelles communes aux sociétés qui n’interdisent pas l’opinion individuelle; ce fut la Renaissance.

Puis un souffle de modernité balaya l’Europe, comme celui qui enfanta l’Indépendance américaine. Les monarchies absolues ou parlementaires prirent un aspect vieillot face à la toute jeune république fédérale, qui prônait le droit à la liberté et la recherche du bonheur. La France, située au centre du continent, déjà à cette époque, traînait des pieds et prenait toujours plus de retard par rapport à ses voisins. L’ordre ancien, le respect des coutumes et les droits seigneuriaux l’emportaient sur la soif du peuple de vivre comme les autres nations. Il faut dire que ce pays sortait d’une période glorieuse. Il était le plus puissant d’Europe, et dans toutes les cours royales on parlait français. Les Maisons régnantes étaient attentives à ce qui se faisait de mieux en France et s’en inspiraient. Mais le faste et les divers conflits à répétition vidaient rapidement les caisses du royaume. Pour les renflouer, des rois n’hésitèrent pas à puiser dans les richesses de leurs sujets fortunés en les éliminant ou à s’entourer d’une équipe d’alchimistes, de la pseudo-science qui en ce temps-là irritait fortement les curés de paroisse à cause de son emprise sur toutes les couches de la société.

Ainsi, depuis bien longtemps, l’entourage du roi ne brillait pas par sa clairvoyance mais savait profiter de la situation. Il n’était pas non plus disposé à se remettre en cause. À part quelques conseillers qui étaient bien inspirés mais peu écoutés, le reste ne voulait pas bouger. Les courtisans avaient des privilèges qu’ils désiraient conserver, les parlementaires, soucieux de leurs propres intérêts, bloquaient les institutions, les religieux, qui croyaient incarner la vérité, n’entendaient pas reconnaître leurs erreurs et le peuple, une fois de plus, était affamé. L’obstruction à toute transformation de la société qui venait d’en haut et la crise économique qui frappait durement les plus démunis, maintenaient la France dans une situation explosive. Devant l’agitation grandissante de la population qui réclamait des actes, le roi prit peur et fit appel à des troupes étrangères pour contrôler les vagues de protestation. C’en était trop; le recours à la force fit basculer la nation dans la plus grande tragédie de son histoire, car les conséquences des événements en cours allaient marquer pour toujours sa différence avec le reste de l’Europe.

Comme la nature libère ses tensions internes brutalement, par un tremblement de terre, pour retrouver un certain équilibre, ainsi l’ensemble de ceux qui étouffaient sous le joug de la stagnation se souleva comme une brusque tempête contre les nantis. Et vers quoi se tourne-t-on lorsqu’on a plus confiance en l’autre et qu’on est livré à soi-même? La réponse fut trouvée par les émeutiers: vers ce qu’il y a de plus naturel, vers ce qui appartient au commun des mortels et qui a fait l’histoire des hommes, les débordements passionnés de la Raison.

Au départ, l’idée semblait bonne à l’ensemble des citoyens de notre pays: Il n’y a qu’à supprimer tout ce qui est gênant pour ne plus être sous la contrainte. Ce peuple qui vit dans la misère, qui connaît périodiquement des famines et qui assiste impuissant aux outrances de ses dirigeants -les aristocrates et les ecclésiastiques pervertis-, eut un jour la géniale intuition d’éradiquer tous les responsables de son malheur pour assurer sa prospérité et réaliser ses propres aspirations. En éliminant les représentants de la corruption et de la débauche, c’était ouvrir grand les portes vers un monde plus juste et plus généreux pour tous les affligés.

Ne tenant plus compte du passé et de ses apports positifs, le peuple de France, dans sa soif de justice et d’égalité, trouva intelligent de détruire tout ce qui l’opprimait, tout homme qui abusait de sa position élevée, mais aussi, par la même purge salvatrice, les degrés de la hiérarchie qui dominaient le rang des petites gens: le clergé et la noblesse.

C’est ainsi qu’à partir d’un certain mois de juillet, les coupeurs de têtes entrèrent en action. Paris, la ville aux mille églises, fut entièrement saccagée et seuls quelques grands monuments chrétiens subsistèrent, bien meurtris par les dégradations de la foule en colère. Selon les témoins de l’époque, la Seine devint rouge du sang des guillotinés (par souci d’égalité lors de l’exécution de la peine capitale et pour en amoindrir la douleur, parce qu’un bourreau n’était pas toujours disponible pour faire la chose convenablement, une machine fut rapidement inventée) et l’odeur de la mort, avec l’épouvantable soulèvement de cœur qu’elle occasionne, se répandit en tous lieux. La capitale devint irrespirable et invivable. La peur de la trahison et le bruit des armées ennemies aux frontières firent que la suspicion se répandit très vite sur tout le territoire. Les régions ou les villes de province qui montraient des réticences à ce renversement, connurent, elles aussi, les heures sombres du déchaînement de la violence. Nul ne savait si demain il serait encore en vie, car le régime de terreur imposé par les insurgés avait des méthodes expéditives pour régler le sort de chacun. Tous les penseurs qui se disaient libérés de l’obscurantisme d’autrefois s’entre-déchiraient sur la conduite à suivre, parce que chaque raisonneur voyait la cohérence de ses idées plus aboutie que celle de ses rivaux. Mais la grande révolution était en marche, celle dont le monde se souviendra, celle qui marquera l’an Un des temps nouveaux et qui restera à tout jamais le point de départ de l’émancipation de la Raison.

Toutes les lois et les traditions des anciens qui étaient perçues comme étant d’ordre divin ou faisant naître une différence de statut entre les individus, volèrent en éclats. A présent une haine tenace serrait le cœur de cette nation contre toute représentation de l’ancien monde, et les rebelles qui aspiraient au changement radical, ayant le champ libre devant eux, purent édicter sans aucune difficulté leur sublime vision de l’être humain: celle où l’homme est définitivement placé au centre de l’univers, affranchi de la servitude, lavé des souillures archaïques et revêtu de la pureté de la pensée rationnelle, pour accomplir enfin les nobles décisions de sa seule volonté, dans la quiétude perpétuelle et le contentement de soi. Positionner l’individu au-dessus de tout, c’était faire mieux que leurs devanciers, c’était aller encore plus loin que les érudits anglo-saxons, qui avaient déjà exploré le terrain de la rénovation des sociétés, mais qui avaient baissé les bras devant l’ampleur de la tâche, parce qu’ils avaient plus ou moins conservé leurs institutions et surtout la foi en Dieu, Celui de la Bible qui, pour tout révolutionnaire bien formaté, ne vaut pas mieux que les autres divinités.

Les intellectuels qui vécurent ces moments-là, s’en donnèrent à cœur joie, même s’ils savaient que leur existence ne tenait qu’à un fil, parce que l’échafaud ne cessait de réclamer des têtes. Ils élaborèrent toute une série de droits et d’articles, autant qu’ils purent pour assoir leur idéal, jusqu’à ce que les rescapés de la boucherie déclarent qu’il n’y avait rien de mieux sur terre que ce qui émanait de leur propre invention. Ils décidèrent donc que leur œuvre constituait pour toujours Le modèle universel et qu’elle devait être diffusée jusqu’aux antipodes pour mettre fin aux luttes incessantes contre l’asservissement. Après ce débat d’idées qui laissa la nation dans un piteux état, une classe put tirer avantage de la triste situation: la bourgeoisie. Elle s’empara des biens confisqués et mis en vente par les révolutionnaires et s’enrichit considérablement, laissant aux paysans quelques miettes du gâteau en guise de lot de consolation pour leur participation au grand pillage des puissants fortunés. C’est toujours le même scénario qui se déroule sous les cieux: ceux qui défendent âprement leurs opinions politiques disparaissent en premier; ceux qui n’en ont pas durent plus longtemps et prospèrent à leur place.

Les philosophes qui voyaient Dieu comme l’humiliation de l’homme et qui furent par la suite au contact de cet évangile plein d’originalité, crurent eux aussi avoir trouvé la panacée aux maux de la planète: Il suffit que le peuple, par le contrôle des différentes assemblées, donne aux rouages de l’Administration les moyens de veiller jour et nuit au bien-être commun et à la sécurité des citoyens pour que tout se passe bien dans le corps social et que l’harmonie l’emporte sur les intérêts individuels. Quant aux religions, que les plus intégristes des athées ou des agnostiques ne purent jamais éradiquer ni par la violence, ni par la rééducation, la Laïcité les tolère aujourd’hui sur son sol pour faire valoir sa grandeur et sa magnanimité aux irréductibles gaulois qui ont encore peur des foudres du Ciel, tout en veillant scrupuleusement à ce que la vie publique n’en soit pas infectée. Il convient de préciser qu’en vérité cette tolérance n’est due qu’à la crainte de provoquer une fois de plus un puissant mouvement d’opposition religieuse, tant l’influence du catholicisme est restée grande dans ce pays. Par prudence, donc, les plus modérés des libres penseurs firent comprendre aux plus radicaux d’entre eux que, puisque le génie français c’est d’être révolutionnaire, et qu’il s’est montré jusqu’à ce jour capable de résister à tous les assauts des diverses confessions qui ont souillé le territoire national, il n’est pas nécessaire de combattre ouvertement l’église de Rome dans ses prétentions à vouloir diriger les âmes et à s’octroyer le pouvoir temporel. D’elle-même, pensaient les fondateurs de la séparation du spirituel et du terrestre, cette religion cessera d’exister au contact de la sagesse humaine libérée de ses entraves par le moyen de l’éducation laïque et par le contrôle des opinions qui professent une adoration autre que celle de l’homme éclairé par la Raison. Car c’est un devoir moral, aujourd’hui encore et en vue d’un futur radieux, pour les humanistes installés aux postes clés de l’État, de prendre soin de la santé psychique de tout un chacun, et donc de se prémunir de la foi en un être supérieur qui dicterait ses règles de conduite à tout le monde comme jadis. Ils ont de surcroît un argument de poids pour justifier leur sage précaution: De grands savants ont rejoint leur camp, et pas des moindres. Celui qui se disait "l’explorateur de l’esprit" et qui pensait connaître mieux que quiconque les profondeurs inconscientes du cerveau, a bien stipulé dans ses travaux combien est grand le danger des choses célestes. Pour lui, toutes les croyances sont semblables et aucune ne prévaut sur les autres; elles ne sont qu’une pollution résiduelle de la pensée primitive, un frein à la connaissance objective et un empêchement à la jouissance de la vie sous toutes ses formes. En tenant compte de cette réflexion partagée par de nombreux spécialistes, les rationalistes ne peuvent qu’exulter, puisque la preuve que les incrédules marchent avec une conscience enfin nettoyée de ses impuretés leur est apportée par plus d’une sommité de la science. En démocratie, c’est la quantité qui compte pas la qualité, et s’il arrive par hasard que les gêneurs soient réduits au silence, cela facilite grandement les propositions de la majorité. La Laïcité est donc bien, aux yeux des matérialistes qui ont tout essayé pour triompher de la religion dans ce pays, le meilleur médicament, scientifiquement prouvé par la communauté des savants, à administrer régulièrement aux masses populaires, pour mettre à jamais en sommeil la pensée de l’éternité chez le résidu de croyants et entrer de plain-pied dans l’ère de la modernité, du progrès où le Moi est roi et où la notion du bien et du mal d’autrefois n’a plus cours.

La morale judéo-chrétienne domina et unifia notre monde pendant plus d’un millénaire, malgré les batailles des familles princières pour la possession des terres et la prise du pouvoir temporel (certaines d’entre elles sont faussement appelées guerres de religion, car elles ne sont que querelles et intrigues pour accéder au trône). Qu’en est-il du renouveau à la française qui voulut refaire l’ordre mondial par les révolutions? A-t-on trouvé la paix durable et la probité depuis que l’on vénère la logique formelle et que l’on actionne les forces démocratiques pour faire connaître ses revendications légitimes? Et les diverses idéologies qui virent le jour par la suite, toujours pour épurer l’humanité mais chacune avec sa méthode scientifique, ont-elles fait mieux que la parole de l’Évangile? On récolte ce qu’on sème. Après le terrorisme de nos coupeurs de tête, ce pays subit une dictature qui déborda de nos frontières et mit à feu et à sang tout le continent, puis il oscilla longtemps dans la douleur entre la mise en place d’une république et la restauration d’une monarchie ou d’un empire, avant de connaître d’autres démêlés avec ses voisins, dont deux furent des guerres mondiales, au cours desquelles fut mise en pratique l’exaltation de la Raison avec ses abominables systèmes de pensée que sont le nazisme et le communisme, qui firent tant souffrir l’humanité. Et c’est sur le sol de France qu’eurent lieu d’effroyables carnages lors des plus rudes engagements militaires du vingtième siècle, où le nombre de morts dépasse de loin toutes les atrocités des conflits que l’histoire des civilisations peut recenser. Ces faits ne prêtent pas à contestation: Les bonnes intentions des idéologues qui se veulent exemplaires sur le plan cartésien ont occasionné en peu de temps plus d’afflictions aux hommes que toutes les errances du passé. Les politiciens, les historiens, les sociologues et les psy en tous genres ont bien-sûr des explications cohérentes et satisfaisantes sur les coups de folie et les tragédies qui s’abattent sur cette nation, c’est pourquoi leur foi robuste en l’homme déifié, capable de surmonter tout seul les épreuves les plus dures dans une République débarrassée de toute spiritualité, reste toujours intacte.

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Il y a eu, à bien des époques, des barbares qui voulurent imposer leur mode de vie à leurs semblables, et il y aura encore des coupeurs de têtes qui surgiront ici ou là pour répandre leur paradis sur terre. Les sociétés les mieux organisées n’ont rien pu faire lorsque l’heure de leur effondrement a sonné. Il en va pareillement en ces jours où tout semble vaciller sous les bourrasques de la mondialisation et de la superficialité, et demain, s’il existe, n’y échappera pas. Les vicissitudes des hommes iront inexorablement en se complexifiant et en s’accélérant, parce que c’est toujours les mêmes causes qui gèrent l’univers entier, et ce depuis les temps adamiques, disent les Écritures, tant dénigrées par les bien-pensants. Voir le bien mais faire le mal tout en ayant une haute estime de soi, telle est la condition humaine de celui qui méprise la Vérité et ne s’attache qu’à l’apparence, précise encore la Bible.

Nos prédécesseurs ont déjà vécu la situation actuelle, et ils ne s’en sont pas sortis: La démocratie, qui est le rejet de l’autorité de la tête au profit de l’opinion commune, de celle qui émerge des différentes tendances des membres qui composent une nation, est le dernier stade avant la chienlit, où, sous prétexte de tolérance, chacun se forge sa morale, s’abandonne à ses propres convoitises et encourage ses congénères à se surpasser, pour aller le plus loin possible dans l’extravagance et connaître les voluptés insoupçonnées de l’excès. L’addition des opinions ne rend pas l’homme plus sage dans sa conduite. L’intelligence, au sens premier du terme, est ce qu’il y a de plus rare sur terre, et rechercher la quantité des avis sur un sujet donné, ne compense pas le manque de qualité des idées. Livré à lui-même, l’être humain est à même d’échafauder de nobles principes et de prendre des résolutions qui paraissent raisonnables, mais il sera toujours amené à appliquer dans certaines circonstances ce qu’il y a de plus viscéral en lui: le comportement démoniaque. Il en sera ainsi, tant qu’il rejettera le pourquoi de ce qui caractérise sa nature, et dont l’explication, mise par écrit, lui a été donnée il y a plusieurs millénaires. Point n’est besoin d’être prophète pour affirmer, comme l’ont fait de grands penseurs ces derniers temps, que la société de consommation, sur laquelle se développent les démocraties modernes, ne répond pas aux aspirations les plus profondes des peuples qui subissent l’athéisme et l’idolâtrie du Néant, qu’il manque un supplément d’âme aux idéologies qui permettrait au commun des mortels de s’élever au-dessus de sa bestialité et que si rien de nouveau ne se produit maintenant dans le domaine spirituel (non pas un retour aux anciennes religions mais une sorte de réveil intérieur qui tirerait l’individu vers ce qui est vertueux), alors le pire est à craindre pour le siècle présent. Il y a peu d’espoir qu’il arrive à son terme sans expérimenter la catastrophe majeure.

Le cercle vicieux qui pousse l’homme à vouloir se débarrasser de sa corruption par ses propres forces, est en train de se refermer sur lui, et le lourd fardeau qu’il porte depuis toujours pour atteindre la cime de la perfection humaine, cette pesante charge qui est nommée péché dans le livre Saint, qu’il ne peut ôter de dessus lui et qui l’empêche de voir la lumière de la vie briller en permanence jusque dans les générations futures, ne va pas tarder à l’écraser de nouveau pour le ramener à son obscur point de départ et à la réalité: son incompétence à faire le bien. Mais y aura-t-il un autre cycle possible après le prochain déchaînement de violence auquel il se prépare en accumulant une puissance de feu capable de tout anéantir ici-bas?


   Les mésaventures de la France ont conduit son peuple à se méfier des politiciens, surtout de ceux qui tiennent des promesses sans lendemain, puis qui accusent le contexte économique et la situation internationale d’être responsables de leurs échecs. Beaucoup considèrent même le milieu qui forme l’élite dirigeante de la nation comme un ramassis d’hypocrites, un nid de serpents, prêts à sucer les quelques sous qu’ils ont encore en leur possession. Les français ont tendance à placer désormais leur espérance en ceux qui sont diplômés en science exacte, parce que les représentants du savoir, des choses concrètes et solides comme du béton, donnent l’impression d’être plus sérieux, plus sages que les disputeurs briguant le pouvoir. Leur influence est considérable dans toutes les couches de la société et leurs avis sont grandement appréciés dans tous les secteurs de l’activité nationale. Mais qu’en est-il de leur sagesse? Savent-ils vraiment d’où ils viennent et où ils vont? Car c’est cela réussir sa vie; le reste, qui disparaît avec la mort, n’est d’aucune utilité.

Le père de la psychanalyse, la référence -s’il en ait une ici-bas- à laquelle on peut se fier, remarqua qu’il règne comme un esprit de sauvagerie au plus profond de l’espèce humaine. Il entreprit alors de nombreuses investigations jusqu’au cœur des peuplades les plus éloignées de la culture occidentale, pour essayer de comprendre pourquoi l’homme est avant tout animal dans son essence naturelle. Avec son regard pénétrant, perçant jusqu’à la moelle, il eut même l’audace d’effectuer une vertigineuse plongée sous la conscience, dans l’étrange abîme résultant de l’intrication des neurones, que nul homme n’a vu ni ne peut observer par les moyens les plus sophistiqués. Après des années d’un labeur inouï pour remonter toutes les informations recueillies à la surface de sa matière grise, il cogita longtemps, jusqu’à ce que ses puissantes déductions l’éclairent et le conduisent à la seule conclusion possible: Il y a absolument, dans les arcanes de la cervelle humaine, une zone autogestionnaire, un endroit mystérieux d’où surgissent spontanément les pulsions de vie et de mort, et qui est vicié, souffreteux depuis l’assassinat du premier ancêtre (dévoré par les siens), le géniteur de tous, qui était déjà dominateur, insatiable de pouvoir et de sexe. Ce lieu caché sous les méninges est donc responsable de bien des tourments actuels, en particulier de la névrose collective proche des idées délirantes, qu’est la religion. Celle-ci, à travers l’invocation des esprits ou des dieux, n’est que la manifestation de la désolation intérieure, l’acte compensatoire pour rétablir l’image de l’aïeul éparpillé depuis des lustres dans l’estomac de sa progéniture (d’où les totems, les tabous, le rituel chrétien, etc.). Et se rassembler dans des cérémonies pour partager un sacrifice, c’est en quelque sorte chercher à faire disparaître le péché originel. Car la religion freudienne explique tout du passé, si l’on se réfère uniquement aux propos du Maître du psychisme, qui s’identifia sa vie durant au Moïse du vingtième siècle, tant le personnage biblique le fascinait: "Rêve et névrose ont conservé la préhistoire de l’esprit, les phases les plus anciennes et les plus obscures des origines de l’humanité... (De même que) pendant la phase orale de l’organisation de la libido on incorpore l’objet désiré en le mangeant, pour le supprimer... (de même) le repas totémique est la commémoration de l’acte monstrueux duquel émanait le sentiment de culpabilité de l’humanité... La communion chrétienne n’est, au fond, qu’une nouvelle suppression du père, une répétition de l’acte ayant besoin d’expiation." Fort de ses méthodes psychanalytiques, l’illustre médecin affirma dans ses rapports scientifiques pouvoir venir à bout de cette tare, et prédit même, dans un magistral élan prophétique plus sûr que la parole de Dieu, une "inexorable fatalité": la mort de cette illusion qui empoisonne l’individu depuis la première indigestion.

Il fallait y penser! Seul le plus grand docteur selon le siècle était à même de concevoir une approche de l’inconscient aussi saugrenue et une représentation de la croyance en l’Au-delà aussi minable! Car reléguer la foi en Dieu au rang des maladies mentales et être incapable de discerner ce qu’est la Vérité au milieu des diverses confessions, c’est témoigner que l’on a une vision déformée de l’être humain, c’est signer son arrêt de mort pour s’être opposé au seul savoir digne d’être connu. L’homme est bien plus qu’un paquet d’atomes agité par les soubresauts de la sexualité et de la violence, mais pour en avoir la confirmation et naviguer avec prudence dans les ténébreux abysses de l’âme, il faut être éclairé par une autre lanterne que celle de la suffisance de l’ego.

Il est évident que son diagnostic n’est pas le reflet d’une analyse purement rationnelle. Ses supputations fluctuent au gré de son imaginaire; elles ne sont que le produit de son cerveau en ébullition, qui essaie de recoller les morceaux de ce qu’il voit comme bon lui semble. Il en va de même pour tous les recours farfelus auxquels font appel nombre de chercheurs pour paraître plus savants qu’ils ne sont en réalité. Les plus connus sont: Nature, Hasard, Pression de l’environnement, Évolution spontanée, Extraterrestres, Univers multiples, etc. Ces rajouts sortent du cadre de la rigueur scientifique pour combler, d’une manière orientée, le vide que l’entendement humain ne peut que constater. L’autosatisfaction qui jaillit lors de l’élaboration d’une spéculation, n’est pas suffisante pour justifier son existence et l'enseigner en tant que réalité démontrée, bien que cela soit malheureusement le cas dans tous les lieux d’éducation contrôlés par l’État, où il y a obligation d’expliquer aux jeunes que le Néant est à l’origine de l’inerte et du vivant. C’est de la malhonnêteté. Une chose est certaine: Au-delà de la matière, l’intelligence de l’homme est prise en défaut; elle ne saisit plus rien, et ceux qui jouent au devin profitent de leur notoriété pour influencer les autres dans le sens qui leur convient. Les scientifiques ne sont donc pas plus doués que les philosophes pour savoir ce qu’ils font sur terre, et toutes leurs argumentations pour sauver la face ne tiennent pas la route. Conclusion: Aucun raisonneur n’est qualifié pour répondre aux questions existentielles sur la vie, que la sagesse humaine se pose depuis son émergence, même s’il paraît grand à sa propre mesure.


   Point n’est besoin de s’étendre sur le cas des religieux qui abusent eux aussi de la bêtise des fidèles en les promenant dans des lieux magiques où se pressent les marchands du temple. Qu’ils aillent à Lourdes, à la Mecque ou à Katmandou, ces braves gens en reviendront toujours aussi bornés et la bourse allégée, mais joyeux d’avoir obéi à la voix de leur guide révéré et persuadés d’avoir accompli ce qu’il y a de plus élevé sur terre. Là aussi, les élucubrations des conducteurs de troupeaux sont du même niveau que les rêveries fumeuses des utopistes, les leçons hermétiques des maîtres à penser ou les disciplines des experts en contorsions, qui, toutes, estiment pouvoir atteindre par les efforts humains le supranormal dans lequel se meut l’extase suprême. Là où il n’y a pas de discernement de la conscience, là il y a profusion de pseudo-vérités avec toutes les atteintes psychiques qui en découlent; et s’opposer à la diffusion de l’enseignement de la Bible qui montre où se trouve la faille, comme le fait si bien la Laïcité, ne fait qu’aggraver la situation.

Depuis la Révolution et le bannissement du témoignage chrétien de la vie publique, la France a beaucoup perdu en discernement du vrai et du faux, tandis que d’autres pays l’ont développé en restant au contact de la Bible, ce qui ne les empêche pas de s’égarer du droit chemin et de mal se comporter dans bien des cas.

Enfin, il est intéressant de constater que la Laïcité, qui pratique l’interdiction de tout prosélytisme, ne voit pas d’un mauvais œil l’expansion sur tout le territoire d’astrologues, de voyants, de médiums, de mages et d’autres charlatans apparentés, qui, eux, ont librement accès aux moyens de communication pour diffuser leurs judicieux avis au peuple épris de phénomènes paranormaux. Il peut aussi arriver que certains d’entre eux conseillent en privé les serviteurs qui ont les plus hautes charges de l’État sur les grandes décisions à prendre. En faisant la part belle à la Raison pure, l’homme sent bien qu’il y a des choses mystérieuses qui échappent à la mise en équations de l’univers, mais persiste à chercher au mauvais endroit pour avoir la réponse à la seule énigme qu’il ne peut résoudre. Les imposteurs ont encore de beaux jours devant eux dans les milieux qui ont pour instance suprême les capacités de la tête. Les dialecticiens qui ont volontairement fait ce choix de vie, ont en fait une particularité sur leur front, comme une marque d’obstination qui les caractérise, et forment une lignée d’humains sans aucune perspective d’avenir, parce que ses diverses branches philosophiques, scientifiques ou religieuses, non conformes au plan de sauvetage biblique, sont destinées à être coupées, retranchées de leurs positions et brûlées dans un feu inextinguible.

Lorsque le cœur est sclérosé, l’entendement déraille et ne produit plus qu’un enchaînement de pensées qui tôt ou tard révèle son caractère nocif chez ceux qui s’y attachent. Seule la Bible décrit parfaitement la maladie de la parlote et en donne le remède, parce qu’elle connaît mieux que quiconque les profondeurs de l’âme, à tout jamais inaccessibles au vulgaire. À l’heure actuelle, l’héritage des penseurs grecs a montré ses limites, même s’il continue d’émoustiller les théoriciens qui veulent à leur tour approcher le bonheur complet à coups d’argumentations bien rodées. En vérité, il n’en reste pas grand chose sur le terrain où se sont affrontés les interminables discours des philosophes antiques, sinon des ruines. Le génie des anciens n’a pas pu concrétiser ses ambitions de manière durable pour les générations futures, parce que l’immortalité n’est pas dans la dialectique, mais dans la nature du souffle qui la supporte, dit l’Écriture. Il en va de même pour les états qui ont réactualisé les choses mortes d’avant l’ère chrétienne et qui ont tout misé sur la sagesse humaine pour perdurer. Ils sont condamnés à disparaître lorsque leur présomption aura flétri, et ceux qui accompagnent leur idéologie d’un petit coup de pouce en emprisonnant les insoumis ou en abreuvant leurs sillons méthodiques du sang des réfractaires, ont tort de penser que leur sursis s’éternisera. Le cycle de l’évolution et du renouvellement des sociétés ne peut s’interrompre, parce qu’il est conforme à la description qu’en fait la Bible: Il n’y a rien d’éternel qui puisse venir des fils d’Adam, mis à part la sottise et la sauvagerie à cause du dérèglement intérieur, dont l’origine et la correction figurent uniquement dans les textes scripturaires. Si de par le monde certains groupes financiers investissent maintenant massivement dans ce qui est appelé le transhumanisme pour vaincre les normes naturelles et augmenter l’homme, voire pour en faire un ange immortel, la parole de Dieu et l’expérience enseignent qu’il sortira obligatoirement des laboratoires de recherche bien intentionnés, à l’éthique irréprochable, à long terme, un monstre.

Les libres-penseurs ont oublié d’où ils venaient et n’ont pas gardé en mémoire que les spéculations intellectuelles ne durent qu’un temps. Ceux qui ont érigé ce monument impérissable qu’est la Laïcité, de même que les générations qui viennent en pèlerinage au pied de ce colossale édifice pour s’émerveiller de ses impressionnantes dimensions et de ses attraits, toutes ces personnes qui trouvent leur joie à se rassembler en ce haut lieu où l’homme raisonnable prend la place de Dieu pour gérer ses affaires, ont en fait le même défaut de vision que celui qui affecte l’arrogant, l’insolent qui tient sa sottise en grande estime. L’Homo sapiens imbu de lui-même ignore que la vanité de ses prétentions touche à sa fin. Sa surprise sera de taille lorsqu’il s’apercevra bientôt que les fissures de ce savant assemblage menacent dangereusement la stabilité de la superbe construction.


   La Bible, avec son langage, affirme connaître ce qu’est l’âme humaine ainsi que tout ce qui régit l’invisible. Bien plus, elle en fait une description rigoureuse, aussi précise qu’un plan d’architecte bien conçu, et laisse la liberté à chacun d’en vérifier l’exactitude pour briser les chaînes de la stupidité, s’il se donne la peine de la respecter. Quant aux prophéties bibliques, plusieurs fois millénaires, elles ne sauraient manquer leur but, n’en déplaise aux haineux qui abhorrent la Parole du Tout-Puissant. Ce n’est qu’une question de temps. Dieu a l’éternité devant Lui pour justifier sa cause; Il n’est pas aux ordres de ses ennemis pour prouver quoi que ce soit. Lui seul voit l’invisible et attend patiemment que les ignares manifestent ce qui se cache dans leur cœur, avant de les faire tomber dans leur propre piège.

Deux grands malheurs ont ainsi frappé notre pays, et la France ne s’en est jamais remise: le Catholicisme dévoyé et la Révolution.

La France a choisi de fermer les yeux sur sa condition et se croit capable de poursuivre sa noble destinée avec le flambeau de la Laïcité, en dépit de ce qui se passe autour d’elle et chez elle. Elle est devenue un sujet d’étonnement pour les nations qui ont fait du mot liberté un prétexte pour aller jusqu’à l’excès et qui se sont tournées vers un autre dieu, un dieu dominateur, égoïste et méprisant, le dieu Dollar. Lui, se moque bien de l’égalité sociale mais veut que les riches soient toujours plus riches et que les pauvres demeurent à rêvasser que la roue de la fortune leur sourira un jour. Le criminel désir de posséder toujours plus pour sa gloriole personnelle et la course effrénée à la prospérité du capital qui s’est généralisée, ont entraîné la planète entière dans un cul de sac pollué de manière irréversible. Ce basculement s’opéra en quelques générations, lorsque les européens, et en particulier les anglo-saxons, gravement atteints par le virus du business, partirent à la conquête du monde pour établir la suprématie de leur empire. Avec le regard de la cupidité et l’esprit de convoitise qui poussent à détruire ses semblables, l’amour du prochain disparut, et l’autre, l’étranger, devint un simple objet pour faire fructifier ses propres affaires, soit ouvertement, en le traitant comme un esclave, soit hypocritement, en délocalisant ses productions dans des endroits éloignés où la misère humaine n’élève pas la voix pour crier sa détresse et se faire entendre par les manitous au compte en banque bien garni. Cette aspiration à s’enrichir par tous les moyens, en recherchant la rentabilité immédiate et en abusant des plus faibles, a fait naître beaucoup de vocations, si bien que les financiers crapuleux et les spéculateurs, devenus presque intouchables tant ils sont puissants aujourd’hui, passent de beaux jours dans les paradis fiscaux en faisant la loi du commerce mondial à travers les lobbies, malgré les efforts de certains états pour poser un minimum de règles dans le négoce et essayer de bâtir une législature internationale. La terre qui grouillait de vie est devenue un quasi désert jonché des déchets imputrescibles des sociétés modernes, où chacun veut consommer et profiter au maximum des dernières innovations, quitte à ce que cela se fasse au détriment des autres. La science sans la conscience de la Bible conduit inéluctablement l’humanité à la mort, et dans la guerre idéologique que se livrent les hommes, si le capitalisme a pour l’instant survécu au communisme, ce n’est pas parce qu’il représente le modèle idéal d’une société, mais c’est parce que son idole est beaucoup plus difficile à abattre. Ceux qui se prosternent devant l’Argent, le grand Maître qui fait perdre toute réflexion à bien des peuples, résisteront à la parole de vérité jusqu’à ce que la ruine finale les atteigne. Le pire est en préparation pour ceux qui ont amassé de mauvais trésors, et la chute sera douloureuse, parce qu’on n’échappe pas aux conséquences de ses actes. Un jour ou l’autre il faut payer, et le monde devra reconnaître qu’il a emprunté le mauvais chemin, pris la large route de la satisfaction de la chair, dans l’euphorie d’un intellect débridé, sans morale chrétienne, à son grand désavantage. On le sait bien: On voit toujours mieux la paille dans l’œil du voisin que sa propre poutre.

La France excelle en mathématiques, mais ses compétences ne lui servent à rien dans le cas présent. Le fait d’avoir établi un système de mesure international et d’être maintes fois décorée d’un titre honorifique pour ses travaux de recherche, ne la place pas en meilleure position pour aborder le pourquoi de la vie. La reine des sciences est inopérante dans ce domaine, parce qu’aucun algorithme ne peut prendre en compte toutes les données. Invoquer le Hasard pour tout expliquer, n’est pas non plus astucieux, parce qu’il est incapable sur un heureux coup de dés de sortir du Néant la bonne probabilité, celle du changement, pour que la situation évolue à chaque fois qu’il y a une opportunité vers une amélioration, comme beaucoup d’experts en jonglerie des nombres pensent que cela s’est toujours fait depuis l’aube des temps. Même le père de la relativité, qui s’étonnait que l’univers soit compréhensible, espéra longtemps découvrir la grande équation qui résoudrait Tout, ce qui était pour lui comme atteindre les plus hautes sphères de la jouissance humaine, à l’instar des philosophes qui jubilent lorsque leurs pures conceptions de l’esprit font le tour de la planète. Mais il raisonnait à l’ancienne, avec l’idée de l’immutabilité de tout ce qui existe, et voyait le monde inscrit dans un ensemble statique, alors que les autres physiciens avaient déjà démontré qu’il était dynamique, et que par conséquent son modèle était instable. Cependant, malgré son échec, ses efforts furent fructueux et unanimement reconnus. Fasciné par la lumière depuis l'enfance, il s’appliqua à son étude scientifique et élucida bien des phénomènes étranges, mais il ne sut pas établir le parallèle avec celle qui éclaire tout homme intérieurement, celle de la Bible, que, d’ailleurs, il qualifiait de "collection de légendes et de contes de fées primitives et infantiles". N’ayant pas la faculté d’en pénétrer le sens caché, il suivit la lettre comme tant d’autres personnalités le firent avant lui et s’autorisa, comme elles, à donner son précieux avis de savant émérite: "Le mot Dieu n'est pour moi rien de plus que l'expression et le produit des faiblesses humaines". Il rejeta donc catégoriquement les interventions imagées du Créateur qui firent surgir du néant obscur et ondulant toute l’énergie nécessaire pour former la matière, puis qui orientèrent celle-ci vers l’apparition des êtres vivants (les étapes de la Genèse, pour qui veut le voir, sont en parfait accord avec les récentes découvertes du processus de complexification de la nature). Loin de s’en tenir à la prise de position qu’il n’y a nulle part, ici-bas ou ailleurs, rien de plus élevé que l’homme, il préconisa à tous, et surtout aux religieux, de s’attacher à une noble tâche, à l’impérieuse nécessité de "renoncer à la doctrine d'un Dieu personnel, pour le bien moral". Il méprisa tant l’avertissement solennel du premier livre sur la position de l’homme au sein de la création, qui dit qu’Adam (la tête) tout seul, ce n’est pas bon, mais qu’il lui faut une aide, Ève (le cœur), bien disposée, capable de saisir la sagesse d’En-Haut, pour demeurer dans la Vérité, qu’il opta, lui aussi, pour l’objectivité des faits et se réfugia dans ses calculs ardus pour avoir une vision globale de ce qui entoure la conscience humaine. Il commit ainsi la même erreur que ceux qui passent leur vie à tâtonner, malgré les lueurs de la Raison, dans le vide existentiel, la même faute qui plane toujours sur le monde égaré par son ambition de grandir sans soutien extérieur, le même fourvoiement qui maintient en particulier la France contemporaine, avec sa religion d’État, dans un splendide isolement. Ce n’est pas à coups de formules complexes que les choses se passent en réalité, parce qu’il y a un autre côté derrière les lois naturelles, une vaste dimension parfaitement structurée, qui détermine l’orientation des événements ici-bas et qui ne peut être mesurée ni devenir visible aux détecteurs de particules les plus sensibles imaginés par l’homme. D’ailleurs, les anatomopathologistes qui découpèrent en tranches le cerveau de cette immense figure du siècle dernier apportèrent la confirmation qu’il n’y avait rien de spécial dans son cortex, donc qu’il fallait chercher autrement ou ailleurs la formation de la pensée. L’esprit qui pèse sur la manière de voir le monde par le petit bout de la lorgnette est coriace et n’est pas prêt de lâcher prise, mais il n’est pas invincible. Pour ce qui concerne l’orientation prise par ce pays, son idéalisme logique et sa détermination à persévérer dans la stricte ligne de la mentalité révolutionnaire, à vue humaine et compte tenu du tempérament sanguin du peuple français depuis des générations, il est impossible d’éviter le pire; mais à Dieu, tout est possible.

La France est au bord d’un gouffre, et de l’abîme insondable qui s’étend devant elle, nul ne peut en revenir. Car parmi les paroles de l’Écriture, il en est une qui doit s’accomplir et qui annonce la mort du culte de la Raison, de l’ambition du Moi à vouloir faire mieux que Dieu avec sa propre sagesse. Voilà pourquoi le message biblique du salut, qui invite tout homme à se détourner de ses voies pour être libéré de son animalité et connaître un avenir dans la lumière éternelle de la Vérité, et ce sans passer par les bondieuseries ni les affabulations des nations, est toujours valable et plus que jamais d’actualité. Car l’intelligence, prise dans son sens premier et véridique, n’est pas du côté de l’homme; elle est un don du Créateur à ceux qui l’aiment, parce que Dieu est toujours vivant, plein de bonté et désireux de sauver quiconque se tourne vers Lui. Il ne tardera pas à le faire savoir avec puissance et majesté, lorsque le moment de secouer l’arbre de l’orgueil humain sera venu. Il n’a qu’un seul nom; et son nom est Jésus.

"Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie." (1 Jean 5,12)

 
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Voici l'homme

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"Je détruirai la sagesse des sages, et j'anéantirai l'intelligence des intelligents." (1 Cor. 1,19)